By matthieu on September 21, 2025
Un certain nombre, aurait dit Fernand Raynaud s’il avait bossé à Hollywood. En effet, certains films se contentent de ne mettre que quelques produits à l’écran, quand d’autres essayeront d’en caser un pour chaque scène. La pratique n’est pas obligatoire, mais elle n’est surtout pas nouvelle. Elle permet de rajouter quelques fonds d’investissement à la production du film. Le grand Méliès lui-même, pionnier du cinéma s’il en est, a fait apparaître les champagnes Mercier à l’image dans une de ses oeuvres, en échange de quelque financement.
1er placement : Méliès et les champagnes Mercier dans Barbe Bleue (1901)
Il existe quatre genres de réalisateurs :
Echelle des placements
Placement fugace : « comme par hasard »
Cannette de Monster placée « comme par hasard » dans le champ, avec marque et logo bien visible
Very Bad Trip (2009)
Plan dédié avec lumière publicitaire
4 secondes de pause sur la voiture, son logo et le nom du modèle 💩
Avengers : Endgame (2019)
Personnage qui utilise un produit
James Bond utilise un Sony VAIO, et vous ?
Personnage qui présente un produit
« Vous aimez la musique ? Voici ‘The Pill’ » C’est le texte du script, mais ça pourrait aussi bien être un slogan marketing
Transformers : l'âge de l'extinction (2014)
Le tutoriel d’utilisation (= mélange de tous les éléments ci-dessus) : la palme du cynisme, la publicité grandeur nature pour Subway dans Ocean’s 8 (2018).
« De la dinde et du provolone pour le fromage, svp » (dialogue du film)
(De très nombreux choix, comme vous le voyez cher spectateur)
« Salade et tomate » (dialogue du film)
Est-ce que vous pouvez me redonner mon intégrité ?
Impossible, par contre voici une montre de luxe
Pour aller plus loin
On peut complexifier ces pratiques, par exemple en enchaînant des placements fugaces sur plusieurs scènes d’affilée dans une même séquence. Le marquage subliminal est renforcé, et l’impact plus grand.
Un,
Deux,
Trois,
et quatre !
Encore les boissons Monster, chez Zach Cregger dans Evanouis (2025)
L’implication neuronale du spectateur
On aurait pu l’appeler « action-réaction », « setup-punchline », ou encore « question-réaffirmation ». Il est là question d’impliquer le spectateur dans le processus, et de le forcer à avoir une réaction semi-consciente. On procède à un renforcement dans l’esprit du spectateur pour les produits bénéficiant déjà d’une reconnaissance de marque.
Question : oh, qu’est-ce que c’est que cette belle chaussure parfaitement neuve en gros plan ?
Réaffirmation : visuel subliminal du logo Jumpman + dialogue où la marque est citée « Enlève tes sales pattes de mes Jordan’s »
White House Down (2013)
Conclusion
La marge de manoeuvre est donc large, que ce soit sur la manière dont on pratique le placement-produit (ou non), et sur le nombre : entre zéro et beaucoup. Ce qui est sûr, c’est que beaucoup c’est parfois trop. Combien c’est trop ? Cinquante, c’est trop, c’est sûr. Pour arriver à placer 50 produits de marque dans un seul film, il faut se lever tôt.
C’est pourtant que qu’à fait Adam Sandler avec son dernier film, qui ressemble plus à une publicité géante qu’à une oeuvre artistique.
Soyons honnête, ce ne sont que 49 produits qui sont visibles à l’écran, jusqu’à preuve du contraire. Tout y passe, des habitués comme Subway, Pepsi, Coca-Cola et Nike, jusqu’au moins évident comme le supermarché Stop & Shop, le Jack Daniels, et les médicaments contre les hémorroïdes. Toute la panoplie des marques est représentée : habillement, nourriture, matériel de sport, marques automobiles, parapharmacie.
Une vidéo valant mieux qu’un long discours, observez vous-même, avec cette compilation de toutes ces apparitions à l’écran.
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